
Le combat de Nishal Joyram en tant que citoyen pour militer pour une baisse des prix des carburants est une noble cause. Nous n’en disconviendrons pas. Assis sous une tente sur les parvis de la cathédrale St-Louis, il s’est engagé dans une grève de la faim, à laquelle il s’est vu contraindre de mettre fin au terme de 22 jours, hier, mardi 06 décembre.
Il est vrai qu’après la pandémie de Covid-19 et après toute la crise qui s’en ait suivie, une éventuelle baisse des prix des carburants sera une bouffée d’air frais pour la population. Outre la baisse des prix des carburants, ses “revendications” portent sur quoi ? Quels moyens propose-t-il au gouvernement pour y accéder ? Et le Price Mechanism Authority dans tout ça ?
Maurice étant une société démocratique, caractérisée par ses institutions, ses lois, ses règles…est-ce de la sorte qu’on va obliger le gouvernement à changer les choses ? Est-ce qu’il y aurait un enjeu à cause duquel on tenterait de faire fléchir le gouvernement par des menaces et ultimatums ?
Nul n’a le droit de transgresser les lois et les règles. De par sa prise de position et ses agissements, Nishal Joyram, n’a-t-il pas tout fait pour les transgresser à travers cette grève de la faim sans issue ? Est-il borné ou patriote ?
Elèves en otage
Nous prenons l’exemple sur un incident qui s’est produit au collège Medco de Cassis lorsqu’il a pris des élèves en otage. La rectrice avait mis une salle de classe à la disposition de la MES en marge des examens. Nishal Joyram a pris son ordinateur portable et s’est assis confortablement dans la salle de classe, ne voulant pas bouger d’un poil. La rectrice a dû faire appel à la police pour le ramener à la raison.
Au lieu d’obtempérer, Joyram, têtu et borné, a sorti son téléphone portable pour se donner en spectacle en présence des policiers. Sur les images de la vidéo on peut voir qu’il campe sur sa position. La responsable du collège n’a eu d’autre choix que de mettre des pupitres et des chaises dans les couloirs de l’établissement en vue de permettre aux élèves de se préparer pour leurs examens.
“Nishal est quelqu’un de bien, mais il est têtu. Il a la fâcheuse habitude de foncer tête baissée lorsqu’il s’agit de prendre une décision. Mais quand il réalise qu’il fait fausse route, il se rétracte”, confie un de ses amis de longue date. Idem pour ce qu’il s’agit de la grève de la faim.
Toutes ces personnes (syndicalistes, défenseurs des droits des consommateurs, travailleurs sociaux, membres d’associations socio-culturels, médecins, avocats…), se vantant de faire partie du comité de soutien, qui tournaient autour de Nishal Joyram comme une bande d’oiseaux de mauvais augure, voire des vautours, au lieu de suivre le pas de Joyram, en se jetant corps et âme dans cette grève de la faim dans grand élan de solidarité, ils ont préféré rentrer chaque soir chez eux pour ‘manz zot diri, lentil ek gros pois ou zot briani’ dans leur confort familial.
A défaut de nous rabattre les oreilles avec des discours creux quotidiennement, à coups de conférences de presse ou des commentaires postés sur les réseaux sociaux, pourquoi n’ont-ils pas observé de grève de la faim ? Sont-ils conscients qu’une telle démarche soit peine perdue et ne mènera nulle part ?
Selon les dires de certains amis de Nishal Joyram, ce dernier se serait laissé prendre dans un engrenage par “bann vautours” à des fins politiques. Ou encore ceux, sans amour-propre, qui osent venir s’asseoir à ses côtés pour prendre des selfies pour être postés avec des messages creux sur les réseaux sociaux.
Dokter roder rol
Le vilain rôle et les vils agissements d’un médecin en particulier nous interpelle à plus d’un titre. Selon nos renseignements dignes de foi, nous apprenons qu’au lieu de décourager Nishal Joyram à poursuivre sa grève de la faim, il l’aurait poussé à continuer à aller de l’avant. Il nous revient que des membres de sa famille et nombre de ses collègues ou encore des hommes de loi, auraient été repoussés, voire interdits d'accès au chevet du gréviste par le médecin en question. Est-ce que ce dernier veut l'entraîner sur le champ politique ?
Dans une vidéo postée par un confrère, ce même médecin, comme un piètre comédien, accuse une clinique de non-assistance à personne en danger pour avoir refusé de faire admettre Nishal Joyram. Et vous docteur ? N’êtes-vous pas conscient que la vie de Nishal Joyram était en danger lorsque vous étiez à ses côtés durant sa grève ? Ne s’agit-il pas de non-assistance à personne en danger de votre part ?
Pis encore, il nous revient que le fameux médecin envisagerait de faire revenir Nishal Joyram pour poursuivre sa grève de la faim. Une telle attitude, n’incite-t-elle pas le gréviste au suicide ? Ne pousse-t-on pas quelqu’un vers la mort ? En vertu de la loi, lorsqu’on incite une personne au suicide, cela relève d’un crime.
Sunil Gohin
CEO
Wazaa FM & Inside News
Editorial - Nishal Joyram, têtu ou patriote?