Education : quand le temps joue au trouble-fête

Un des secteurs les plus touchés par les effets changeants du climat est l’éducation.
Education : quand le temps joue au trouble-fête

Environ une douzaine de journées scolaires chômées depuis la rentrée académique de janvier. La faute à Dame nature et aux conditions météorologiques inclémentes. Comme nous le savons tous, ce n’est malheureusement pas demain la veille que les méfaits du changement climatique vont disparaître. Depuis des dizaines d’années maintenant, le réchauffement planétaire, la pollution croissante de l’air, de l’eau et de la terre, les catastrophes naturelles à répétition font que le temps change. Le climat est bouleversé et ce que nous avons connus auparavant n’existe presque plus. Un des secteurs les plus touchés par les effets changeants du climat est l’éducation. Le temps joue effectivement au trouble-fête pour tous les acteurs du secteur.

On a beau dire qu’avant aussi il pleuvait souvent, qu’avant aussi il y avait des pluies torrentielles ou des périodes de fortes pluies, le fait est que les conditions climatiques et environnementales ne sont plus les mêmes qu’il y a trente ou quarante ans. Maintenant, avec le développement infrastructurel qu’a connu le pays, avec les constructions de routes, de maisons en dur, de morcellements, de centres commerciaux ainsi que la réduction des surfaces de nos terres agricoles et la déforestation qui s’est accélérée, les risques d’accumulation d’eau de pluie sont plus grands.

Les eaux pluviales ne sont plus facilement évacuées par les drains naturels et les drains fabriqués peinent des fois à faire leur travail de façon correct. Ajoutez à cela un peuple pollueur, qui n’hésite souvent pas à se débarrasser de ses déchets dans ces mêmes drains et nous avons des situations assez dangereuses pour la sûreté de nos enfants. D’où la prudence affichée par les autorités gouvernementales de faire le choix de garder les élèves à la maison. Et même dans des cas où le ministère de l’Education n’a pas décrété des jours scolaires chômés, devant des situations climatiques incertaines, nous avons des parents qui font le choix de ne pas envoyer leurs enfants à l’école.

Cependant, ces conditions climatiques difficiles sont là pour encore beaucoup de temps. Il faut que tous les acteurs du secteur éducatif – parents, enfants, enseignants, cadre administratif scolaire et gouvernemental, société civile – jouent le jeu. Des solutions aux journées scolaires perdues existent déjà. D’autres doivent être trouvées. L’éducation à distance, l’informatique, l’utilisation démocratique des réseaux de communication technologique modernes, les applications mobiles reliées à l’éducation et la pédagogie, la télévision, entre autres, existent déjà. D’autres options d’éduquer à distance, hors du cadre physique de l’école peuvent être développées.

Cependant, la réponse à beaucoup de ces problèmes repose en grande partie sur les épaules des enseignants. Ce sont des acteurs incontournables du secteur. Les profs, qu’ils soient au primaire, au secondaire, à l’université ou dans des centres de formation professionnelle ou encore dans des écoles pour enfants à besoins spéciaux, font un travail formidable. Ce travail est souvent fait dans des conditions difficiles, avec les moyens de bord dont ils disposent. On doit aussi comprendre que tout jour scolaire férié égal à une surcharge de travail et à une accumulation de retards aux programmes enseignés. L’enseignant doit pouvoir rattraper le temps perdu tout en s’assurant que le curriculum soit complété comme il se doit. Saluons ici tous ces profs qui se plient en quatre pour que leurs élèves réussissent.

Ces enseignants font des fois face à des élèves qui se montrent peu coopératifs en classe, indisciplinés, qui dépensent leur énergie dans autre chose que l’éducation académique ou qui refusent carrément de se connecter pour les cours en ligne. La qualité de l’enseignement en pâtit, n’en doutons pas. C’est pourquoi les parents ont aussi leur rôle à jouer dans cette équation. Les parents doivent être plus impliqués dans la scolarité de leurs enfants. Il leur faut suivre le travail de l’enfant dès son plus jeune âge. Il faut aller voir le professeur, discuter avec lui ou elle du développement académique de l’enfant, apporter des mesures correctives là où il le faut.

C’est un travail de longue haleine, qu’il faut assumer. Tout le monde travaille de nos jours. Il faut pourtant trouver du temps pour suivre ses enfants et non plus compter uniquement sur l’enseignant pour former nos jeunes. C’est en faisant une bonne synergie parents-profs-enfants que nous arriverons à produire de bons citoyens, respectueux de la société dans laquelle ils vivent. Cela, malgré le type de temps qu’il fait.

 

Sunil Gohin                            

CEO de Wazaa FM et d’Inside News

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