Le 12 mars est une date spéciale pour l'ensemble des citoyens de la République de Maurice. C'est la date à laquelle les Mauriciens rendent hommage à l'Indépendance du pays, obtenue le 12 mars 1968, il y a donc 55 ans de cela. Le 12 mars, c'est aussi la célébration d'un autre événement historique : celle de notre accession au statut de République. Nous sommes en effet une République depuis le 12 mars 1992. 55 ans d'Indépendance dans l'histoire d'un pays, c'est peu. Mais c'est aussi beaucoup. La construction de la nation mauricienne se fait toujours et malgré les difficultés et les obstacles, le vivre ensemble mauricien reste fort et solide.
Il y a cependant encore et toujours des pyromanes qui, de temps en temps, menacent ce fragile équilibre. Il suffit parfois d'un rien, d'une étincelle pour allumer un feu qui embraserait en quelques instants des années de travail. Ces personnes, animées d'un anti-patriotisme primaire, ne sont pas vraiment intéressées par le développement et les avancées du pays. Elles préfèrent diviser pour régner. Ces gens ont existé de tous temps. Aujourd'hui encore, nous voyons certains qui tentent leur vilain jeu de monter telle composante de la société mauricienne contre une autre. Ou qui surfent sur des événements tragiques pour tenter de rapporter des dividendes de nature communautariste ou " communale ", comme on dit à Maurice.
Notre force et notre avenir comme Mauriciens reposent sur notre capacité à marginaliser voire détruire ces germes de division. Les Mauriciens ont besoin de paix et d'harmonie. Nous voulons vivre comme un peuple uni et solidaire, sans méfiance et sans défiance envers nos voisins. Nous devons tout faire pour empêcher toute tentative de division. Tout le monde a sa place dans ce pays, peu importe ses origines, ses coutumes, ses croyances, son appartenance religieuse ou culturelle, sa manière de vivre, sa couleur de peau, son apparence physique, ses choix vestimentaires, ses goûts culinaires ou musicaux, etc. Il n'y a qu'une seule chose qui compte : être Mauricien.
Le mauricianisme est une manière de vivre qui doit être inculquée à l'enfant dès son plus jeune âge. L'école a un rôle prépondérant à jouer dans ce processus. Mais les parents doivent eux aussi assumer leur part de responsabilité. Les premiers enseignants sont les parents. Si nous voulons former de bons citoyens, responsables et équilibrés, le cercle familial est le foyer de cette construction. Une famille ouverte, tolérante, qui sait reconnaître et comprendre les différences tout en travaillant à rapprocher ses membres de ce qui les unis avec leurs concitoyens va définitivement aider à produire des enfants ouverts d'esprit, qui sauront dire " non " au racisme et à la division.
Le " Nation building " n'est pas uniquement l'affaire du gouvernement, des autorités publiques ou du secteur privé. C'est l'affaire de tous. En ces temps où on voit, par exemple, les dégâts que peuvent causer certaines paroles d'une chanson entonnée par des collégiens, nous devons plus que jamais veiller à la protection de notre vivre ensemble. C'est là que le rôle des aînés et des personnes sensées de la société est important. Dans ces cas-là, il ne faut surtout pas jeter de l'huile sur le feu. Il faut toujours tenter d'apaiser la situation, de communiquer avec les personnes concernées de manière intelligente et surtout éviter de jeter la pierre à ceux qui ont fauté. Le dialogue, qu'il soit intercommunautaire ou intergénérationnel, reste de rigueur.
Soyons fiers de nous dire " Mauriciens "! Revendiquons notre appartenance à la patrie, au quadricolore, à l'hymne national. Le 12 mars, soyons un peu plus fiers de notre drapeau. Pensons au chemin parcouru depuis l'Indépendance et promettons à nous même de tout faire pour aider à la consolidation de notre société. Respectons notre prochain comme nous aurions voulu que ce dernier nous respecte. Citoyens de ce pays, célébrons notre solidarité et notre unité. Bonne fête de l'Indépendance et de la République à tous les Mauriciens et les Mauriciennes.
SUNIL GOHIN
CEO WAZAA FM & INSIDE NEWS
Fête nationale : célébrons notre vivre ensemble