Fête nationale : pour une Ile Maurice vraiment unie et solidaire

Nous sommes condamnés à vivre ensemble sur ce petit caillou perdu dans l’océan Indien. Notre plus grande richesse, c’est notre peuple.
Fête nationale : pour une Ile Maurice vraiment unie et solidaire

En ce 12 mars, l’occasion nous est offerte de réfléchir sur le chemin parcouru par notre pays et notre peuple depuis l’Indépendance, en 1968. Il nous faut aussi nous pencher sur ce qu’on fait actuellement pour vivre comme des citoyens mauriciens et aussi ce que nous comptons faire pour que nos enfants et les enfants de nos enfants puissent vivre en harmonie et en paix dans le futur, les uns avec les autres et non pas les uns contre les autres.

55 ans après l’Indépendance, Maurice ne devient vraiment une et indivisible que le 12 mars ou quand il y a des événements extraordinaires qui font se rassembler tout un peuple. Le reste du temps, ne nous voilons pas la face et ne soyons pas hypocrites : les Mauriciens vivent divisés, pas du tout comme ce « as one people, as one nation » que notre chère Motherland nous implore.

Pourtant, nos grands-parents, nos ainés, nos ancêtres ont bâti ce pays à la sueur de leur front, en versant leur sang pour la patrie, en se tuant à la tâche sans pour autant tourner le dos à leur culture, mais en y incorporant aussi celle de leurs voisins et amis. Nos grands-parents n’avaient certainement pas le même accès à l’éducation que nous avons maintenant, ils n’avaient pas le confort moderne, dont nous jouissons, mais cela ne les a pas empêché de vivre en harmonie avec leurs frères et sœurs mauriciens.

Ils ont vécu les bagarres raciales d’avant 1968, les tensions « communales » qui pointaient le bout de leur nez de temps à autre, mais, après l’Indépendance, ils ont travaillé la main dans la main, sans distinction de race, de classe, de religion ou de culture, pour bâtir cette Ile Maurice qui fait notre fierté aujourd’hui. Nos grands-parents ont su mettre de côté leurs différences et ils ont su s’ouvrir vers les autres composantes de la société mauricienne. Oui, il est possible de vivre en harmonie à Maurice, dans le respect de l’autre, sans qu’on ait à se sentir menacé ou étouffé.

Alors, pourquoi, en 2023, beaucoup de Mauriciens se sentent oppressés ou victimisés et disent qu’ils sont traités comme des citoyens de seconde zone ? Pourquoi beaucoup de Mauriciens n’arrivent-ils pas à se sentir comme des citoyens à part entière, unis et solidaires au sein de la République ?

Le fait de mélanger culture et religion peut expliquer une partie de cette situation. Au fil des années, nous avons laissé certaines personnes, certaines associations dites socioculturelles dicter ce qui doit être ou ne pas être en termes de cultures. Malheureusement, ne soyons pas hypocrites, ces associations font plus dans le religieux que dans le culturel. Et c’est là, où le bât blesse !

Quand va-t-on comprendre que la culture n’a rien à voir avec la religion ? Quand va-t-on cesser d’accorder de l’importance à ceux qui essaient de nous diviser matin, midi et soir, juste par esprit de clientélisme ? Quand va-t-on comprendre qu’on ne peut plus financer avec de l’argent public des gens qui font tout pour morceler notre République ? Mettons cet argent au service de la recherche historique, par exemple. Laissons des chercheurs aller aux sources de nos racines. Qui ne voudraient pas savoir d’où venaient ses ancêtres, comment ils s’appelaient, quelle langue ils parlaient ? Un peuple qui se construit doit connaître son histoire. L’histoire est faite de sang et de sueur. Laissons notre peuple apprendre de son passé. C’est comme cela que nous pourrons vivre le présent et mieux préparer l’avenir.

Les Mauriciens doivent se montrer intelligents. Toute cette éducation, toutes ces informations facilement disponibles à l’ère de l’Internet doivent être utilisées à bon escient. Nous sommes condamnés à vivre ensemble sur ce petit caillou perdu dans l’océan Indien. Notre plus grande richesse c’est notre peuple. Sachons tirer le maximum de cette richesse. Sachons faire la différence entre les discours fédérateurs et ceux qui nous divisent.

Que ce soit le monde politique, le gouvernement, le secteur privé ou n’importe qui d’autres, nous devons pouvoir discerner qui parmi toutes ces composantes nous veulent vraiment du bien. Méfions nous des beaux parleurs et, sur le plan politique par exemple, examinons leur programme pour une Ile Maurice unie et solidaire. Une Ile Maurice pour des Mauriciens. Travaillons à réaliser ce rêve de voir Maurice grandir et se développer sans que ses enfants aient à émigrer vers d’autres cieux. Faisons tout pour que nos enfants restent au pays et aident à faire tous les Mauriciens se sentir « as one people, as one nation ». En paix, dans la justice et l’harmonie.

Sunil Gohin

CEO de Wazaa FM et d’Inside News

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