Opinion - Drogue : ces mères qui pleurent toutes les larmes de leurs corps

Les Mauriciens comme un seul peuple doivent s’unir et conjuguer leurs efforts pour se joindre aux forces de l’ordre, autorités concernées, travailleurs sociaux, ONG…pour débusquer, démasquer....
Opinion - Drogue : ces mères qui pleurent toutes les larmes de leurs corps

“Trou d’Eau Douce fini pourri ! Sa bann dimoun la zot pourri lavi dimoun, mais zot pa gagn narien”: c’est le cri du cœur de la mère d’Anthony Rosette, dont le fils qui est un présumé suspect dans cas de meurtre, fait partie d'un groupe de cinq Mauriciens, repêchés à la dérive à bord d’un “speed boat”, au large des côtes de Madagascar et placés en garde à vue par les autorités policières de la Grande île. Ils sont soupçonnés de trafic de drogue. Mme Rosette fait ainsi référence aux trafiquants de drogue, parrains et autres caïds qui opèrent à Trou d’Eau Douce, loin de la foule et en toute impunité. Un tel état de fait est scandaleux.

Pis encore : fin de la semaine écoulée, il a été révélé qu’un adolescent, âgé de 13 ans, livrait de la cocaïne aux élèves dans deux collèges, à Plaines Wilhems, voici une année. Etant sous l’emprise de la mafia, ce collégien a fini par tenter de se suicider. Hospitalisé, son cas est suivi par la Child Development Unit(CDU). Cette situation met en évidence la prévalence de la drogue chez nos jeunes dans certains établissements scolaires. Qu’en est-il de la responsabilité de la direction et celle de la Parent’s Teacher’s Association ? Où se situe le rôle des enseignants ? Où se situe le rôle des parents ?

Et pourtant, nombreux sont les parents, dont les enfants font une descente aux enfers, qui ne savent plus à quel saint se vouer. Alors que les jeunes drogués volent leurs parents et dévalisent la maison familiale pour se payer de leurs doses quotidiennes, les mères, anéanties face à cette grande détresse, pleurent des larmes de sang.

En conséquence de cette situation qui perdure, tout laisse croire que celle-ci échappe au contrôle des pouvoirs publics, d’autant plus que seuls de petits poissons (dealers, “martins”, “jockeys”...) sont pris dans les filets des autorités policières et que les gros requins (mafia, parrains, caïds…) restent impunis tout en poursuivant le commerce de la mort. A Pointe-aux-Piments par exemple, des gens s’insurgent que la situation est catastrophique.

Toxicomanes, dealers de drogue et caïds y mènent le bal. La situation y a pris une telle ampleur qu’un quartier, non loin d’une boutique est surnommée “pharmacie”. Des drogués succombent au sol comme des feuilles sèches ou des mouches. Les mères de familles pleurent des larmes de sang. Résignés, des travailleurs sociaux ne savent plus quoi faire. Le comble est que personne ne bouge pour traquer la mafia et les marchands de la mort.

Plus loin, à Triolet, plus précisément à Bonair Road, on dénonce que la situation est incontrôlable. Les parents concernés n’arrivent plus à faire sortir du gouffre leurs enfants toxicomanes. A Trou-aux-Biches, village touristique, en dépit des critiques depuis l’opération crackdown chez trois individus en septembre 2022, les forces vives veillent au grain n’en déplaisent à certains.

En dépit de toutes les actions prises par les pouvoirs publics ; des provisions de la Dangerous Drugs Act; des dénonciations des travailleurs sociaux et de la réhabilitation des toxicomanes, le trafic de drogue a gangréné plusieurs régions de Maurice tant dans les villes que les villages.

Le trafic de drogue et le blanchiment d’argent ont pris des proportions alarmantes à faire frémir plus d’un. Force est de constater que le concessionnaire de 4x4 Ford Raptor à Maurice n’a pas besoin de dépenser de grosses sommes d'argent en termes de campagnes publicitaires pour attirer la clientèle, vu le nombre de véhicules tout terrain saisi à ce jour (six au total) avec en toile de fond, un parfum de blanchiment d’argent à travers le trafic de drogue.

Montant au créneau, voici une quinzaine de jours, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a été catégorique en dénonçant que la mafia s’est infiltrée dans certaines institutions du pays. Pas plus tard que mercredi 15 mars, le directeur général de l’ICAC, Navin Beekarry a concédé que la drogue constitue un véritable problème. Exprimant son inquiétude, il s’est plaint de certains individus inconnus qui viennent frapper à sa porte.

Dans le même souffle, un limier de l’ICAC pilotant sa Kawasaki, a déploré d’avoir été pourchassé par un individu, circulant à bord d’un Ford Raptor à Port-Louis en début de semaine. L’individu a changé de cap lorsque le limier de l’ICAC a pris la direction des Casernes Centrales. C’est une aberration! Comment expliquer que certains veulent agresser, intimider ou éliminer des représentants des institutions qui sont engagés dans la lutte anti-drogue et le combat contre la fraude, la corruption et le blanchiment d’argent.

Au point où vont les choses, tout porte à croire que Maurice aurait perdu le combat contre le trafic de drogue. Mais, non, cela ne devrait pas être le cas. Il ne faut pas baisser les bras. Les Mauriciens comme un seul peuple doivent s’unir et conjuguer leurs efforts pour se joindre aux forces de l’ordre, autorités concernées, travailleurs sociaux, ONG…pour débusquer, démasquer et traquer les marchands de la mort, la mafia, les caïds, les parrains qui opèrent en toute quiétude à l’abri de tout soupçon.

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