Préscolaire gratuit : pour une vraie démocratisation de l’éducation

Pas besoin d’être devin pour comprendre que le préscolaire gratuit va grandement soulager le budget mensuel de beaucoup de foyers mauriciens.
Préscolaire gratuit : pour une vraie démocratisation de l’éducation

« Mo anvi ki tou zanfan la Repiblik gagn mem sans. » Ces paroles du Premier ministre, Pravind Jugnauth, lancées le jour de la Fête national, lors de son discours à la nation, sont révélatrices de la politique de la majorité gouvernementale : faire que chaque citoyen de ce pays ait les mêmes chances dans la vie. Le Premier ministre a ainsi annoncé que le préscolaire sera gratuit dès la rentrée 2024. Depuis sa prise de fonction comme chef du gouvernement en janvier 2017, Pravind Jugnauth s’est attelé à la tâche de rendre la vie des Mauriciens plus facile.

Ainsi, outre les gros projets infrastructurels, les chantiers routiers, la consolidation de notre secteur économique et financier, le renforcement de notre Welfare State et de nos services essentielles ainsi que la modernisation de notre secteur public, le Premier ministre a fait sienne l’ambition d’instaurer un « Feel good factor » parmi la population. Cela passe forcément par un rehaussement des services et des facilités qui aident à l’amélioration de notre vie quotidienne. L’éducation est un de ces secteurs clés du développement humain.

Donner à chaque petit Mauricien les meilleures chances de réussite dans la vie. Notre système éducatif public est déjà gratuit en ce qu’il s’agit de l’enseignement primaire et celui de secondaire. Outre l’accès à l’éducation gratuite à l’école et au collège, le jeune Mauricien bénéficie aussi de plusieurs autres soutiens, tels que les livres scolaires gratuits, le transport gratuit, les aides sociales, les écoles publiques pour enfants à besoins spéciaux, le paiement des frais d’examens du School Certificate et du Higher School Certificate, entre autres.

Couplés aux soins de santé gratuits, tels que l’accès à l’hôpital, les soins dentaires, les examens pour la vue, les services de psychologues de l’éducation, les conseils en termes de choix de carrière, etc., l’enfant mauricien est déjà bien encadré de l’âge de cinq ans à l’âge de 20 ans. Chamboulement de la pandémie de la Covid-19 oblige, l’âge limite où le jeune Mauricien peut terminer ses études secondaires vient même d’être repoussé à 21 ans au lieu de 20 ans.

En ce qu’il s’agit de l’éducation supérieure, l’accès aux institutions et universités publiques – elles sont une dizaine à Maurice – est gratuit depuis janvier 2019 en ce qu’il s’agit des frais pour les cours. Cette mesure a permis à bon nombre de collégiens d’aller à l’université et à leurs parents d’économiser au bas mot environ Rs 15 000 par an, si ce n’est plus. Plus de 26 000 étudiants ont ainsi profité de la gratuité de l’université publique depuis 2019.

 

Donc, avec le pré-primaire gratuit à partir de janvier 2024, la boucle est bouclée. Les petits de trois à cinq ans pourront avoir un accès plus démocratique à une éducation de qualité.  Actuellement, une partie des quelque 590 écoles maternelles qui sont en opération dans le pays est gérée par le gouvernement et les municipalités. Il y a un peu plus de 180 unités du préscolaire qui sont rattachées aux écoles primaires du gouvernement. Les municipalités gèrent, elles, une cinquantaine d’écoles maternelles. Ces écoles gouvernementales et municipales sont gratuites. Ce qui fait qu’environ 350 écoles pré-primaires sont opérationnelles dans le secteur privé.

Ce sont ces écoles qui ont été invitées par le Premier ministre à se joindre au programme de subvention qui est en préparation actuellement. Souhaitons que bon nombre d’entre elles choisissent de se joindre au mouvement. Le système de « grant-in-aid » est déjà en préparation, sous la supervision des ministères de l’Education et des Finances. Pas besoin d’être devin pour comprendre que le préscolaire gratuit va grandement soulager le budget mensuel de beaucoup de foyers mauriciens. Une manière pour le gouvernement d’être encore plus « caring » et surtout, pour le pays de s’assurer que les générations montantes ont toutes les chances de réussite de leurs côtés.

 Sunil Gohin

CEO de Wazaa FM et d’Inside News

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