Société : un enfant abandonné est un laissé-pour-compte de trop !

Il est souhaitable d’organiser un atelier de travail, regroupant tous les partenaires engagés dans la cause des enfants, en vue de l’élaboration d’un plan d’action.
Société : un enfant abandonné est un laissé-pour-compte de trop !

1 100. C’est le nombre total d’enfants abandonnés à Maurice sur la période allant de 2010 à septembre 2022. Ces chiffres ont été communiqués par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, à l’Assemblée nationale, le mardi 15 novembre, en réponse à une question parlementaire du député Vikash Nuckcheddy.

Ce que l'on peut retenir de ces chiffres, a souligné le chef du gouvernement, c'est que de 2010 à 2013, il y a eu pas mal de cas d'enfants abandonnés. Précisément, 141 cas (2010); 162 cas (2011); 128 cas (2012); et 137 cas (2013). Mais, à partir de 2014, le nombre de cas a diminué, passant de 63 cas en 2014 à 34 cas de janvier à septembre 2022.

Nous ne remettons pas en doute le fait que ces chiffres doivent être étudiés en profondeur avant de tirer des conclusions. Aussi, il s’avère nécessaire d'adopter une stratégie d’action qui s’inscrit dans la durée. Un enfant abandonné est un laissé-pour-compte de trop pour la société, avec tout le drame qui s’ensuit. Cela sans compter le traumatisme et les séquelles qui en résultent.

Il faut dire que le cas récent du bébé S, abandonné par sa mère à l'hôpital et qui s’est retrouvé au centre de relais l’Oiseau du Paradis, à Cap-Malheureux, avant de tomber gravement malade et admis au service des soins intensifs de l'hôpital du Nord, a mis en lumière la problématique des enfants abandonnés à Maurice. Ce cas, qui ne relève pas d’un pur hasard, continue à défrayer la chronique dans la mesure où la mère, S.J.M., a été arrêtée par la police avant d’être libérée sous caution.

Six "caregivers" ont, à leur tour, également été appréhendées. Quant au manager de l’Oiseau du Paradis, il a préféré prendre la porte de sortie. Entre-temps, le Fact-Finding Committee, institué sur le cas du bébé S, poursuit ses travaux en vue d’établir les responsabilités.

Force est de constater que de nombreux cas d’enfants abandonnés sont issus des milieux populaires, des poches de pauvreté et des couches sociales défavorisées. Les facteurs déterminants de ce phénomène sont multiples : misère, désunion et mésentente conjugales, familles brisées, fléaux sociaux (alcoolisme, drogue, prostitution…).

Dans la perspective d’une étude approfondie sur les cas d’enfants abandonnés, il est souhaitable d’organiser un atelier de travail, regroupant tous les partenaires engagés dans la cause des enfants : ONG, travailleurs sociaux, sociologues, psychologues, légistes et autres instances décisionnelles (ministère de l'Égalité des genres, Ombudsperson for Children, National Empowerment Foundation, Sécurité Sociale…) en vue de l’élaboration d’un plan d’action.

Face à la situation des enfants laissés-pour-compte à Maurice, Rita Venkatasawmy, en tant qu’Ombudsperson for Children, a raison de recommander « pas plus de 12 enfants par Residential Care Institution » dans le rapport annuel 2021-2022, rendu public le 6 octobre dernier. Elle avance un argumentaire fort louable : la désinstitutionalisation des maisons d’accueil s’avère plus que jamais nécessaire. Un éventuel changement contribuera à aider de manière durable et constructive les enfants qui sont accueillis dans les RCI. De fait, les recommandations du rapport de l’Ombudsperson for Children méritent une attention particulière des pouvoirs publics.

En tant qu’un être humain, un bébé a des droits : droit à une identité, droit à la santé, droit à un logement, droit à une famille… Ainsi, nous pensons, ici, à l’ébauche du projet de loi, le National Adoption Bill, qui est en voie de finalisation au State Law Office. Une fois finalisé, ce projet de loi sera présenté à l’Assemblée nationale. Dans cette perspective, les bébés ou

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