Le Parlement britannique entame une session sous haute tension, ce mardi 9 septembre, pour examiner le projet de loi lié à l’accord signé en mai dernier entre Londres et Maurice sur l’archipel des Chagos. Ce texte entérine la cession de souveraineté à Maurice, tout en garantissant à la Grande-Bretagne un bail de 99 ans pour maintenir la base militaire de Diego Garcia, considérée comme un pivot stratégique dans l’océan Indien. Les députés devront trancher entre deux visions opposées, celle du gouvernement, qui veut acter l’accord sans conditions, et celle de l’ancienne ministre Priti Patel, qui exige une validation parlementaire des paiements et une consultation obligatoire des Chagossiens.
Le coût réel du bail, estimé à 3,4 milliards de livres en valeur nette, pourrait atteindre jusqu’à 35 milliards en valeur nominale sur un siècle, selon le Government Actuary’s Department. Cette divergence alimente les critiques de l’opposition, qui accuse Downing Street d’avoir maquillé les chiffres pour faciliter l’adhésion publique. Tandis que certaines associations saluent une avancée historique, d’autres dénoncent un accord qui sacrifie le droit au retour sur l’autel des intérêts militaires.
Une nouvelle procédure judiciaire est en cours, et les appels internationaux à suspendre la ratification se multiplient. Les députés sont désormais face à un choix décisif, ratifier un compromis stratégique ou rouvrir le débat sur la transparence et la justice historique.