Des scènes de tension ont éclaté à travers la France, mercredi 10 septembre, alors que des manifestants ont bloqué des routes, incendié des biens et affronté les forces de l’ordre, notamment à Paris où la police a répliqué par des gaz lacrymogènes. Ces mobilisations, annoncées depuis plusieurs mois, visent directement le président Emmanuel Macron et l’ensemble de la classe politique. Le ministère de l’Intérieur fait état de 473 interpellations et du déploiement de 80 000 policiers sur le territoire, dont 6 000 dans la capitale. Le ministère de l’Éducation a signalé des perturbations dans une centaine d’établissements scolaires, dont 27 totalement bloqués.
Cette flambée de colère coïncide avec l’entrée en fonction du nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, nommé la veille par Emmanuel Macron après le départ de François Bayrou, évincé suite à un vote de défiance au Parlement. Ancien ministre de la Défense et proche du président, Lecornu fait face à ce que certains qualifient de “baptême du feu”. Des actions ciblées ont été menées dès l’aube à Bordeaux, Rennes, Nantes et Caen, tandis qu’à Paris, des jeunes manifestants ont brièvement bloqué les abords de la Gare du Nord. Un restaurant a été incendié dans le 1er arrondissement et un bus attaqué à Rennes. Une grève nationale d’ampleur est prévue le 18 septembre, avec la participation attendue de tous les syndicats.
