Les dirigeants de la Confédération des travailleurs du secteur privé, (CTSP), Reeaz Chuttoo et Jane Ragoo ont bien mal accueilli les allégations de Shalinee Dindoyal accusant le syndicat d’être de connivence avec le « management » pour opprimer les travailleurs d’Airmate Ltd. Lors d'une conférence de presse, en fin de semaine, les deux syndicalistes se sont livrés à un véritable réquisitoire contre Shalinee Dindoyal, à travers un rappel des événements.
La CTSP représente, depuis 2014, les travailleurs d’Airmate Ltd, appartenant à différents métiers, représentés, chacun, par un délégué. Il se trouve, selon Reaz Chuttoo, que Shalinee Dindoyal s’était présentée au bureau du syndicat, à Rose-Hill, munie d’une pétition signée par un groupe de travailleurs, signifiant leur intention de changer de délégué pour être remplacé par Shalinee Dindoyal, elle-même.
Suivant cette expression démocratique exprimée, le syndicat n’y a trouvé aucune objection, car celui qui assumait une telle responsabilité, lui a confié, qu’il ne trouvait aucun inconvénient de laisser sa place. C’est ainsi que Shalinee Dindoyal a pris la relève.
Mais peu de temps après, il y a eu un revirement de situation. La CTSP a reçu une nouvelle pétition, signée par « une grande majorité » des employés d’Airmate Ltd. Ils ont affirmé d’être « bousculés » sur leur lieu de travail par Shalinee Dindoyal et ont allégué que celle-ci serait « une personne qui ne s’intéresse qu’à son propre problème ».
D’ailleurs, le syndicat a noté que durant la période où Shalinee Dindoyal agissait comme déléguée, elle n’avait que des griefs la concernant, elle-même, à formuler. Elle disait qu’elle subissait un harcèlement de la part de certains membres du management et qu’elle avait besoin du soutien du syndicat. En réponse à cela, la CTSP avait décidé d’intervenir en sa faveur en écrivant des lettres.
Par la suite, Shalinee Dindoyal a coupé tous les ponts avec le syndicat. Elle a signé un 'Discharge Form' dans lequel elle a dit renoncer à son poste de délégué syndical et à son appartenance au syndicat.
Les travailleurs, de leur côté, ont fait part aux dirigeants de la CTSP qu’avec Shalinee Dindoyal, ils subissaient « un harcèlement sans précédent ». Certains employés ont déposé des plaintes contre elle auprès du management d’Airmate.
C’est à ce moment-là qu’il y a eu une consultation entre la CTSP et le management. Lors de cette réunion, les dirigeants syndicaux ont rappelé à la direction que, selon le Procedural Agreement, cette dernière est tenue d’informer le syndicat de toute mesure à prendre à l’égard d’un travailleur. Par la suite, Shalinee Dindoyal a été transférée à Ébène, sans qu’aucun de ses droits soit lésé, a affirmé Reeaz Chuttoo. Pendant ce temps, la direction a pris l'engagement d'enquêter sur le fondement des plaintes déposées par ses collègues, comme l'a réclamé la CTSP.
Reeaz Chuttoo a tenu à faire ressortir qu’il y a des personnes malintentionnées – qu’il a qualifiées de "vautours" –, qui ont essayé de manipuler des employés afin de ternir la réputation du syndicat. « Nous travaillons dans la transparence. Nous avons des documents qui prouvent que nos actions sont légitimes et j’invite ceux qui nous disent le contraire de le prouver publiquement. Je leur lance ce défi », a-t-il conclu.
