Hôtellerie: «Analysons les moyens pour inciter les mauriciens à prendre un emploi dans le secteur,» soutient Callichurn

Nombreux sont les Mauriciens qui sont réticents à travailler dans le tourisme et l’hôtellerie. Il est établi que les salaires et les conditions de travail n’y sont plus attrayants.
Hôtellerie: «Analysons les moyens pour inciter les mauriciens à prendre un emploi dans le secteur,» soutient Callichurn

« La demande pour importer des travailleurs étrangers au niveau opérationnel en vue de faire face à la pénurie de main-d'œuvre dans le tourisme et l’hôtellerie est trop académique » : propos du ministre du Travail, du Développement des Ressources humaines et de la Formation, Soodesh Callichurn, à l’ouverture officielle d’un atelier de travail sur les enjeux du tourisme et de l’hospitalité à l’Ecole Hôtelière sir Gaëtan Duval, à Ebène, cette semaine.

Malgré tous les efforts entrepris par le gouvernement en termes de mesures incitatives et d’accompagnement, l’industrie du tourisme et de l'hôtellerie à Maurice est confrontée à une situation difficile et la reprise post-pandémique est susceptible d’être compromise par la pénurie d’employés, possédant les aptitudes et compétences nécessaire, a-t-il soutenu.

Dans l’immédiat, il y a 2 500 postes à pourvoir dans l'hôtellerie. Les Mauriciens ne se précipitent pas à la porte pour les remplir. Pour pallier ce manque, les hôteliers ont envisagé de recruter à l'étranger.

Tout en concédant que « la situation est urgente », d’autant plus avec l’avènement de la haute saison, de nombreux établissements hôteliers affichent déjà des taux d'occupation très intéressants, le ministre Callichurn a insisté sur la prudence. « Avant de prendre toute décision hâtive, il convient de réfléchir aux causes profondes de cette situation et d'analyser les voies et moyens pour inciter les Mauriciens à prendre un emploi dans le secteur, » a argué Soodesh Callichurn.

Affirmant que sa préoccupation est de savoir à quoi les touristes s'attendent-ils lors de leurs séjours à Maurice, Soodesh Callichurn est d’avis qu’ils veulent voir l’hospitalité mauricienne. «Notre main-d'œuvre est reconnue pour être naturellement accueillante, bilingue et axée sur le service. Les touristes veulent être servis par des professionnels locaux, car notre pays est reconnu pour son hospitalité légendaire.» De ce fait, le ministre du Travail a maintenu qu’il y a beaucoup de réflexion à mener, tant en termes de politique de recrutement que de formation.

S’interrogeant sur les raisons pour lesquelles, les jeunes sont moins intéressés à travailler dans le tourisme et l'hôtellerie à Maurice, le ministre Callichurn a souligné : « Depuis 2019, plus de 3 000 stagiaires ont terminé avec succès leur formation rien qu'à l'EHSGD. Un nombre important a également été formé par d'autres institutions de formation publiques et privées. Où travaillent toutes ces ressources humaines formées ? Vous me direz peut-être qu'ils partent au Canada, à Dubaï et en Europe, etc., recrutés pour travailler dans des organisations prestigieuses et dans des compagnies de croisières. Mais ce n'est qu'une fraction des personnes formées. »

Faisant référence aux statistiques soumises par les agences de recrutement, il a fait remarquer qu’en 2019, le nombre d’employés mauriciens qui sont allés travailler sur des bateaux de croisière « s’élevait à 2 686 ; en 2020, il y avait 709 travailleurs et en 2021, 320 employés qui sont partis sur des bateaux de croisière. » Au cours de ces années, un grand nombre est également revenu au pays avec l'expérience acquise, a-t-il soutenu.

S’interrogeant sur le devenir des autres personnes formées, Soodesh Callichurn a estimé qu’un « gros pourcentage travaille dans d'autres entreprises axées sur les services (…) sans aucun doute attirées par de meilleures conditions salariales. »

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