Voir et entendre notre Dodo à Maurice ! Ce sera une réalité que l’entreprise américaine Colossal Biosciences, en collaboration avec la Mauritian Wildlife Foundation, devra concrétiser d’ici une dizaine d’années.
La technologie utilisée pour ressusciter l’oiseau endémique et emblématique de l’île Maurice est fondée sur un montage génomique, une méthode pour modifier l’ADN d’une cellule ou d’un organisme, explique Ben Lamm, cofondateur et CEO de Colossal Biosciences.
Le Dr Vikash Tatayah, le directeur général de Mauritian Wildlife Foundation explique que le Dodo avait disparu vers 1680. « Comme dit l’anglais, as dead as the Dodo symbolisait que le retour à la vie était impossible ».
Pour Colossal Biosciences, le soutien et la collaboration de la Mauritian Wildlife Foundation sont la preuve du travail exceptionnel effectué non seulement par ses équipes de scientifiques à faire revivre le Dodo, mais aussi des efforts faits pour laisser épanouir l’oiseau endémique dans son habitat naturel.
La compagnie américaine n’a toujours pas de calendrier pour le retour de l’oiseau emblématique, mais son retour peut changer le destin de certains oiseaux, à l’instar du pigeon des mares (Pink Pigeon), qui est menacé d’extinction. Actuellement, on en compte environ 500 dans la nature à Maurice.
« La réintroduction du Dodo sera d’un secours pour le pigeon rose. Avec nos programmes de dé-extinction, nous identifions des espèces qui peuvent bénéficier de ces technologies. Toutes les technologies que nous développement pour faire revivre le Dodo deviendront des outils que nous utiliserons pour sauver le pigeon rose et autres », ajoute Ben Lamm.
Des génomes de références de haute qualité seront utilisés, dans un premier temps. « Le clonage de mammifère a été rendu possible dans les années ̓90, mais les techniques n’existent pas pour les espèces aviaires. Des investissements seront nécessaires dans des nouvelles technologies proches du clonage pour oiseau », souligne-t-il.
La compagnie maintient son objectif de faire revivre le Dodo avec un grand renfort de soutien. En janvier, Colossal Biosciences a obtenu $ 150 millions (environ Rs 6,7 milliards) d’une douzaine de compagnies, dont le financier en capital privé Victor Vescovo et la start-up soutenue par la CIA, In-Q-Tel.
Dans le passé, la compagnie a essuyé des critiques la comparant avec Jurassic Park. « Nous avons entendu toutes ces remarques au cours des années. Mais nous avons l’opportunité de le faire pour des bonnes raisons, car quand vous enlevez un animal d’un écosystème, le vide écologique est ressenti. Nous n’allons pas créer des choses qui ne devront pas exister. Nous nous concentrons à défaire le mal qui a été fait dans le passé et faire retourner des espèces dans leurs habitats naturels, là où l’homme les ont anéantis », conclu Ben Lamm.