« La presse est par principe un contre-pouvoir, elle doit avant tout poser des questions et exiger des réponses aux dirigeants. »Telle est l’opinion exprimée par le journaliste et chroniqueur français Patrick Cohen dans son intervention lors de la conférence-débat sur le thème « Presse et Pouvoir » organisée par le Charles Telfair Centre à Moka, vendredi 3 novembre.
Ce débat était organisé dans le contexte du 250ᵉ anniversaire de la presse à Maurice. Christina Chan-Meetoo, Senior Lecturer en Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université de Maurice et Jean-Luc Emile, journaliste à RadioPlus, ont également participé au débat.
Né en 1962 à Paris, Patrick Cohen compte une carrière de plus de 35 ans comme journaliste. Il a travaillé pour RTL, France Inter, Europe 1. Depuis 2011, il est chroniqueur dans le talk-show C à vous, présenté par Anne-Elisabeth Lemoine et diffusée sur France 5 du lundi à vendredi de 19h à 19 h 55. Pour l’ancien animateur du 7/9 sur France Inter avant, les journalistes avaient le monopole de l’information. Ce qu’il a appelé une circulation « verticale » de l’information, qui passe directement des journalistes au public. Mais avec la révolution numérique (l’apparition des réseaux sociaux) il y a désormais une circulation « horizontale » de l’information. « La désinformation est un fléau qui mine la démocratie. C’est un phénomène qui s’est aggravé durant la pandémie et qui s’aggrave encore avec la guerre en Ukraine et maintenant avec la guerre entre le Hamas et Israël », a déclaré Patric Cohen.
Le chroniqueur a aussi cité les résultats d’un sondage mené en France avec notamment 91% des journalistes sondés qui affirment utiliser les réseaux sociaux dans le cadre de leur travail. Pour Patrick Cohen la situation des médias à Maurice est à la fois proche et très éloigné de la France, avec un secteur très dynamique et très vivace, mais aussi des « inquiétudes et des menaces ». Sur l’avenir de la presse papier, Patrick Cohen croit à court terme que la presse écrite va toujours exister, mais qui va se « restreindre sur un public plutôt âgé ».
