L'État de l'Alabama a exécuté jeudi soir Kenneth Smith par gaz azoté, marquant l'émergence d'une toute nouvelle méthode d'exécution aux États-Unis qui, selon les experts, est la torture provoquant des douleurs extrêmes.
Kenneth Smith, 58 ans, qui a été condamné à mort pour son rôle dans un meurtre commandité en 1988, avait survécu à la première tentative de l'État de l'exécuter par injection létale en 2022. Plus tôt dans la journée de jeudi, la Cour suprême des États-Unis a rejeté son appel de dernière minute visant à interrompre l'exécution, après avoir refusé la même demande mercredi. L'heure du décès de Smith a été fixée à 20h25, heure locale, ont annoncé les autorités.
Lors d'une conférence de presse tenue après l'exécution, le commissaire de l'administration pénitentiaire de l'Alabama, John Hamm, a déclaré que l'azote avait fonctionné pendant environ 15 minutes.
Smith a semblé conscient pendant « plusieurs minutes au début de l'exécution » et, pendant les deux minutes qui ont suivi, il a « tremblé et s'est tordu sur un brancard », selon le rapport du témoin des médias. Il a ensuite respiré profondément pendant plusieurs minutes avant que sa respiration ne commence à ralentir « jusqu'à ce qu'elle ne soit plus perceptible par les témoins des médias ».
Interrogé lors de la conférence de presse sur les tremblements de Smith au début de l'exécution, Hamm a déclaré que Smith semblait retenir sa respiration « aussi longtemps qu'il le pouvait » et qu'il avait peut-être aussi « lutté contre ses liens ». Le Haut-Commissariat de l'Onu aux droits de l'Homme (HCDH) s'est dit «alarmé» par l'utilisation d'un «mode d'exécution inédit et non testé, l'hypoxie à l'azote». Cela «pourrait constituer de la torture ou d'autres traitements cruels ou dégradants au regard du droit international», a prévenu une porte-parole du Haut-Commissariat. Son exécution a été la première de l'année aux États-Unis, où 24 ont été réalisées en 2023, toutes par injection létale
L'un des fils de la victime, Elizabeth Sennett, a déclaré que la mort de Smith rendait justice à sa mère. « Il ne s'est rien passé ici aujourd'hui qui puisse ramener maman. Rien », a déclaré Mike Sennett lors de la conférence de presse. « Nous sommes heureux que cette journée soit terminée. Nous avons pardonné les trois personnes impliquées dans cette affaire ».
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États-Unis : Une première exécution par gaz azoté décrié par l’Onu
