Bien que la saison sèche la plus intense soit encore éloignée, des incendies de forêt sévissent déjà en raison d'une sécheresse extrême au Brésil. L'Institut national de recherche spatiale (INPE) du Brésil rapporte que le nombre d'incendies dans le Pantanal a décuplé cette année par rapport à la même période l'année dernière.
"Il est difficile de respirer. C'est particulièrement dur pour les nouveau-nés. La chaleur devient de plus en plus intense", déclare Amilton, guide de pêche local. Cleiton, agriculteur, ajoute que les incendies pourraient encercler et brûler vifs les animaux s'ils ne sont pas déplacés à temps.
Le Pantanal, dix fois plus vaste que les Everglades de Floride, abrite une faune diversifiée incluant jaguars, tapirs, caïmans et fourmiliers géants. Les faibles pluies depuis la fin de l'année dernière ont perturbé les inondations saisonnières habituelles, rendant la région plus vulnérable aux incendies. Alors que la saison la plus risquée pour les feux de forêt approche, culminant généralement en septembre, les experts avertissent que les incendies de cette année pourraient surpasser ceux de 2020, lorsqu' un tiers du Pantanal a été détruit par les flammes.
Depuis le début de l'année, plus de 3 400 kilomètres carrés du Pantanal ont été ravagés par le feu, un record selon le programme de surveillance par satellite de l'Université fédérale de Rio de Janeiro. Les inondations record dans le Rio Grande do Sul, trois États au sud, contrastent fortement, mais les scientifiques affirment qu'elles sont liées au même phénomène : un El Niño exceptionnellement puissant, aggravé par le changement climatique.
"Le changement climatique a amplifié El Niño", explique Michael Coe, climatologue au Woodwell Climate Research Center, soulignant que la situation actuelle est sans précédent.
