Hippisme : People’s Turf veut-il la mort des petites écuries ?

Où trouver l’argent pour compenser le sévère manque à gagner que va provoquer une réduction de 50 % des « stakes money » ?
Hippisme : People’s Turf veut-il la mort des petites écuries ?

Une douche froide s’est abattue sur le Champ-de-Mars à deux jours du début de la nouvelle saison hippique. People’s Turf PLC, qui va gérer seul l’organisation des 36 journées du calendrier hippique de 2023, vient d’envoyer un très mauvais signal à toutes les écuries ainsi qu’aux propriétaires de chevaux : la réduction de moitié des « stakes money ». De plus, PTP supprime les prix qui reviennent aux chevaux classés quatrième dans une course. Quant aux Rs 15 000 que ce même PTP avait offert aux chevaux non-classés dans une course l’an dernier, cet argent a tout simplement été rayé de la course ! La question brûlante que tous les turfistes se posent maintenant : que veut PTP ? Veut-il la mort du monde hippique ou pourra-t-il se reprendre avant qu’il ne soit trop tard ?

Oui, les écuries, surtout les petites, risquent tout simplement de disparaître avec la diminution drastique des « stakes money ». Déjà qu’avec la Covid-19, les rentrées d’argent avaient grandement diminué. La survie de bon nombre d’écuries dépend des revenus engendrés par les prix remportés par les chevaux qui, jusqu’à présent, occupaient les quatre premières places dans une course. Les frais pour entretenir les chevaux, leurs soins, leur alimentation, le paiement des salaires des palefreniers, jockeys et autres employés, entre autres, ont grandement augmenté. Où trouver l’argent pour compenser le sévère manque à gagner que va provoquer une réduction de 50 % des « stakes money » ?

PTP, seul organisateur des courses désormais, après le départ du MTC Sports & Leisure, va-t-il se comporter en « bully » au lieu de tendre une main amicale vers les « stakeholders » du monde hippique ? PTP cherche-t-il à asphyxier petit à petit les propriétaires de chevaux et les écuries ? Est-ce une action préméditée, faite dans un esprit machiavélique ? Signe-t-il l’arrêt de mort définitif des courses comme on l’a connu ? Va-t-on vers l’arrivée d’autres stakeholders, des étrangers peut-être ? Est-ce pour cela qu’il faut faire table rase et couper l’herbe sous les pieds des entraineurs et propriétaires locaux ? Ou est-ce un problème de communication qui a été mal géré ?

On veut croire, pour le moment, que PTP a de bonnes intentions pour l’industrie des courses. Bien qu’ils ne semblent pas prendre la bonne direction pour le moment, les dirigeants de PTP feraient bien de rectifier le tir. Car beaucoup d’écuries et de propriétaires de chevaux risquent de mettre la clé sous le paillasson et quitter ce sport qu’ils aiment tant.

Il est inimaginable qu’un organisateur de courses qui, la saison dernière n’avait que 20 journées à organiser et qui avait mis la barre très haute en termes de services et de récompenses financières offertes aux participants d’une course, ramène ces mêmes attentes à un niveau inférieur ! Tout bon businessman sait qu’une stratégie gagnante doit être soit reconduite telle quelle ou, au mieux, améliorée. PTP, lui, après avoir fait un pas en avant l’an dernier, fait trois pas en arrière cette saison. C’est aberrant. Sur la durée, ce sera financièrement insoutenable pour beaucoup de stakeholders de continuer. C’est un très mauvais signal que nous envoie PTP. Bon nombre d’acteurs du monde hippique se sont déjà prononcés sur ce coup de massue signé de PTP. Ils sont unanimes : leur avenir au Champ-de-Mars est en jeu. La balle est dans le camp de PTP maintenant. Attendons voir.

Sunil Gohin​​

CEO de Wazaa FM et d’Inside News

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