Hippisme : protéger les travailleurs de MTCSL mis à l’arrêt forcé

Plus de 200 familles, dont beaucoup arrivent à grand peine à joindre les deux bouts, sont dans la tourmente suite aux décisions prises par le MTC et MTCSL.
Hippisme : protéger les travailleurs de MTCSL mis à l’arrêt forcé

Rs 844 millions. Ce sont là les « total assets » du Mauritius Turf Club au 31 décembre 2020. Ces chiffres sont consultables dans le rapport annuel du MTC pour l’année 2020. Dans ce même rapport, à l’item « Freehold land and Buildings », on note des biens estimés à Rs 657 950 000. Plus de Rs 657 millions en termes de valeur immobilières donc. La décision prise par les membres du MTC le 3 mars à l’effet que sa filiale, le MTC Sports and Leisure, n’organisera plus de courses en 2023 a de lourdes conséquences sur l’avenir des employés du MTCSL. Les quelque 220 employés vivent un véritable cauchemar depuis le 18 avril : les liquidateurs de la société les ont informés de ne plus se rendre au travail. La priorité maintenant est de protéger ces travailleurs, dont beaucoup sont des « ti dimounn ».

Cette décision tombe comme une véritable massue sur la tête de ces petits employés. Ils ne savent plus quoi faire. C’est leur gagne-pain qui disparait d’un coup. Ce coup du sort affecte tous les employés de la filiale du MTC, même ceux ayant de nombreuses années de service. Ils n’ont plus de revenus à partir de maintenant et la teneur du communiqué des liquidateurs n’est pas rassurant du tout. Les travailleurs sont informés que même s’ils ont interdiction de se rendre à leur travail, ils restent cependant des employés du MTCSL. Pas de salaire et pas de travail, mais toujours « employés » !

De plus, dans un autre communiqué aux employés, les liquidateurs laissent entendre que si certains arrivent à trouver des emplois ailleurs, MTCSL « will be willing to waive the requirement for the employee to provide notice upon resignation… ». On comprend clairement que MTCSL, même si c’est de manière indirecte, encourage ses employés à aller voir ailleurs et que la société faciliterait leur démission. Est-ce une invitation à ses employés à démissionner de MTCSL ?

Plus de 200 familles, dont beaucoup ne sont pas riches et arrivent à grand peine à joindre les deux bouts, sont dans la tourmente suite aux décisions prises par le MTC et MTCSL. Pourtant, le MTC à des biens évalués à plusieurs centaines de millions de roupies. Pourquoi les administrateurs du MTC ne vendent-ils pas ces biens pour payer ces malheureux travailleurs ? Quid de la gestion du Club durant toutes ces années ? Où sont passés les profits ? Car le MTC était profitable, de très loin même.

Pourquoi ne pas redistribuer cet argent aux petits travailleurs qui ont sué sang et eau pour que l’hippodrome du Champ de Mars brille de toutes ses couleurs pendant de longues années ? Pourquoi refuser de payer ces pauvres travailleurs ? Où se trouvent la compassion et l’humanité pour les petits employés ? La vente des biens du MTC devrait suffire pour payer les dettes et pour payer les employés de MTCSL.

Ce qui est aussi choquant c’est la non-réactivité des « grands » défenseurs des citoyens et autres pseudos « libérateurs », « vengeurs » ou « activistes sociaux ». Où sont-ils dans le cas des employés du MTCSL qui ont été quasiment mis à la porte ? Pourquoi on ne les entend pas ? Nos compatriotes savent très bien de qui on parle. Où sont-ils ? Pourquoi ce silence quand il s’agit des employés du MTCSL, filiale du MTC ? Ces pauvres employés sont aujourd’hui bien seuls.

La solution est pourtant simple. Il faut vendre les « assets » du MTC et prendre l’argent pour payer les employés du MTCSL mis au chômage forcé. Il faut aussi leur assurer une compensation adéquate, par rapport à leurs années de service. L’heure est à l’action. Des vies innocentes sont en jeu : des enfants, des épouses, des époux, des parents ont vu leur vie basculer depuis la semaine dernière. Il faut aider ces malheureux. La balle doit être retournée dans le camp du MTC et du MTCSL.

Sunil Gohin                                   

CEO de Wazaa FM et d’Inside News

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