Journée internationale des femmes : pour une société vraiment égalitaire

Cette Journée rappelle à toutes les personnes qu’il faut encore et toujours lutter pour les droits des femmes, pour l’égalité et la justice....
Journée internationale des femmes : pour une société vraiment égalitaire

La Journée internationale des femmes est célébrée le 8 mars par beaucoup de pays depuis plus d’un siècle. Elle bénéficie de la reconnaissance officielle des Nations Unies depuis 1977. Cette Journée sert de piqure de rappel à toutes les personnes pour qu’elles se rendent compte qu’il faut encore et toujours lutter pour les droits des femmes, pour l’égalité et la justice. Car, oui, la parité homme-femme n’est toujours pas achevée dans beaucoup de pays et dans beaucoup de situations. Cette journée est l’occasion pour tous, hommes et femmes, d’agir, de sensibiliser, d’informer et de se mobiliser pour une société vraiment égalitaire, qui facilite et renforce l’autonomisation des femmes dans tous les domaines.

En 2023, beaucoup de chemin vers cette autonomisation a été parcouru. Mais il reste quand même encore des marges de progression et des améliorations à apporter. Maurice figure parmi les pays où la femme est, en général, traitée avec tout le respect qui lui est dû. Cependant, notre société garde toujours des réflexes du patriarcat dans encore pas mal de secteurs. Il y a toujours des emplois et des professions qui sont encore dominés par les hommes.

Par exemple, les conseils d’administration et les postes de direction dans les grandes entreprises sont encore très masculins. Pourtant, les femmes ont tous les diplômes requis, toutes les connaissances et les compétences nécessaires pour diriger. Dans beaucoup de cas, on peut supposer que c’est une discrimination basée sur le sexe mais une discrimination qui ne dit pas son nom. On sait qu’il y a toujours certaines entreprises qui ne traitent pas et ne rémunèrent pas leurs employés de manière égalitaire : les hommes y sont mieux traités ou mieux payés que les femmes pour le même travail.

Mais heureusement qu’avec les nombreuses lois votées et les conventions dont Maurice est signataire, l’indice d’inégalité homme-femme s’amenuise de plus en plus. Selon le rapport de la Banque mondiale publié ce mois-ci au sujet de l’étude sur « les Femmes, l’Entreprise et le Droit », laquelle mesure les avancées vers la parité dans 190 pays au travers des lois et des réglementations qui influent sur les opportunités économiques des femmes, Maurice affiche un score de 89,4 sur 100 contre un score moyen mondial de 77,1. C’est une bonne chose. Il nous faut cependant encore nous améliorer pour atteindre les 100 %. Les lois relatives au genre à Maurice sont en général très égalitaires. Mais, cela ne peut empêcher certains de penser que malgré les lois, il y a toujours des femmes qui subissent des discriminations.

Le combat vers la parité homme-femme n’est pas encore gagné. Le monde de la politique locale, par exemple, est encore trop ultra dominé par les hommes. Pourtant, ce ne sont pas des femmes compétentes qui manquent. La faute aux leaders des partis ? Peut-être. Mais il y a aussi d’autres facteurs, tels le sexisme, les harcèlements en tous genres, la méfiance du patriarcat, et le pouvoirisme qui font que la femme peine à percer dans la politique. Sans compter les préjugés culturelles ou religieuses ou encore les croyances d’un autre âge qui ont la vie dure, à l’effet que c’est à l’homme de décider des choses politiques et que la femme n’a pas son mot à dire. Il nous faut tout faire pour changer ce type de mentalité et renforcer l’autonomisation des femmes en politique.

La sensibilisation vers la parité homme-femme commence très tôt. La maison et la famille ont un grand rôle à jouer dans l’éducation des garçons et des filles. Les parents doivent déjà se montrer très ouverts d’esprit. Se dire qu’il n’y a pas de rôles ou de domaines réservés à des garçons ou à des filles. Se dire qu’une fille, qui reçoit la même éducation académique qu’un garçon depuis son enfance, peut légitiment aspirer à faire des choses qu’on réservait traditionnellement aux garçons. L’essentiel pour les parents est d’y croire et de se battre pour que leurs filles aient les mêmes droits que les garçons.

Se dire aussi qu’une des façons d’éliminer les violences faites aux femmes c’est de bien éduquer et élever les garçons. Un garçon à qui l’on a appris le respect dû aux filles grandira et deviendra un homme qui traitera les femmes comme son égal. Sans discrimination, sans violence. Car encore trop de femmes sont tuées, mutilées, blessées dans leur chair et dans leur esprit chaque année par leurs conjoints ou par des hommes de leurs entourages. Eduquons nos enfants pour une société plus juste et égalitaire. Chaque jour doit être une fête pour la femme comme pour l’homme.

 

Sunil Gohin                            

CEO de Wazaa FM et d’Inside News

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