Opinion - La fronde de Faugoo

Après mûres réflexions et agissant en tant que fin stratège, Satish Faugoo qui compte 25 ans au Ptr, a attendu le moment opportun pour frapper fort.
Opinion - La fronde de Faugoo

Satish Faugoo, le premier vice-président du Parti Travailliste et ancien ministre sous trois gouvernements, dirigés par Navin Ramgoolam depuis 1998, est sorti de ses gonds en jetant un pavé dans la mare des Rouges, au début de la semaine. « Il faut en finir avec le ‘one-man show’ de Navin Ramgoolam », s’est insurgé Satish Faugoo avec raison dans une interview accordée à un quotidien, le lundi 6 février. Ce qui lui a valu de devoir comparaitre devant un comité disciplinaire avec Yatin Varma (tous deux anciens Attoney General), suite à une décision du BP du Ptr, ce mardi 7 février.

Etant en froid avec le leader du Ptr, depuis l’évincement de Kaylanee Juggoo comme secrétaire général en septembre dernier, ancien président de la Mauritius Arya Ravived Pracharini Sabha (MARPS) et ancien colistier de Navin Ramgoolam au no 5, a brillé par son absence à deux rassemblements, organisés à Triolet, le premier chez le pundit Sungkur et le second au siège de branche de la MARPS.

Après mûres réflexions et agissant en tant que fin stratège, Satish Faugoo qui compte 25 ans au Ptr, a attendu le moment opportun pour frapper fort à travers cette interview de presse, soit à la veille du BP. Il a osé dire tout haut ce que les autres pensent tout bas. Outre le profond malaise qui secoue le plus vieux parti de 87 ans, l’ancien ministre de l’Agro-Industrie et de la Sécurité alimentaire en a égrené tous les maux et autres dysfonctionnements : régression, mauvaise gestion, dérive… Il a dénoncé que la notion de “rupture”, vantée sur tous les toits par Ramgoolam n’est qu’un vain mot. En toute démocratie, tout parti politique qui se respecte doit tenir son assemblée des délégués et réunir son comité exécutif et son bureau politique sur une base régulière, comme stipulés par les statuts. Satish Faugoo fustige l’attitude du leader des Rouges qui ne réunit pas son comité exécutif du moins une fois par mois et le BP chaque 15 jours.

Le comble, a-t-il indiqué, est que Navin Ramgoolam a fait introduire unilatéralement dans la constitution sans l’approbation d’aucune instance des amendements qui lui permettent de réunir les deux instances à sa guise. Il est clair que la dictature s’est installée au sein du Ptr depuis un certain temps déjà.

Et hier encore, Navin Ramgoolam a récidivé en parlant de Judas au sein des Rouges. Comment peut conduire ses troupes sur le chemin de la Lumière, de la Vérité…en faisant preuve de manque de confiance et dans l’insulte ?

Au point où vont les choses, on voit mal comment le Ptr va-t-il remporter les prochaines législatives en alliance avec le MMM et le PMSD. Avec deux leaders, en l’occurrence Navin Ramgoolam et Paul Bérenger, écrasés sous le poids de l’âge, qui aspirent à devenir Premier ministre et Deputy Prime Minister et le plus jeune, Xavier-Luc Duval qui lorgne la présidence de la République, il est explicite que cette éventuelle alliance va tout droit dans le gouffre.

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