Opposition : entre débandade, incohérence et hypocrisie

Paul et Navin ne se rendent-ils pas compte que leurs bases ne vont pas les suivre ? Les Bleus risquent eux de même perdre ces fameux 5 sous qui manqueraient à la roupie Mauve-Rouge.
Opposition : entre débandade, incohérence et hypocrisie

« Galoup touni lame dan pos! » ou encore « B… an dezord! » Notre langue maternelle est si riche en expressions populaires. La « débandade » nous apprend le dictionnaire est l’action de s’enfuir en désordre, dans une panique générale. Mais la débandade est plus savoureusement expliquée dans notre belle langue créole. La débandade, c’est l’état dans lequel se retrouvent les trois principaux partis de l’opposition, j’ai nommé le Parti travailliste, le MMM et le PMSD. Après le fiasco du 1er mai, pour eux, et le « kas pake » du MSM et de l’Alliance Morisien à Vacoas le même jour, Navin, Paul et Xavier-Luc font des tentatives désespérées pour reprendre la main sur l’échiquier politique. Mais, outre la débandade, ces trois chefs de partis qui n’arrivent toujours pas à souder leur alliance se débattent aussi dans l’incohérence de leurs actions et dans l’hypocrisie de leurs propos.

Ces trois-là et leurs partis sont tellement dépassés que même les petits partis de l’opposition extra-parlementaire font figures de bulldozer devant eux. D’ailleurs, le Premier ministre ne s’est pas trompé, le 1er mai. Pravind Jugnauth affirmait ironiquement que le Party Malin serait plus crédible comme adversaire de l’Alliance Morisien. Comment en effet les militants « koltar », les « die-hard » travaillistes et les « fermes » du PMSD feront-ils pour travailler ensemble ? En ce jour où l’île Maurice a une pensée émue pour la mémoire de Sir Gaëtan Duval (décédé le 5 mai 1996), les Bleus doivent se demander ce qu’ils sont allés faire dans la galère du duo Paul-Navin !

On sait que la base mauve a toujours eu une fulgurante allergie envers les Rouges. Cela a été maintes fois prouvé lors des élections, dont les deux dernières. Paul et Navin ne se rendent-ils pas compte que leurs bases ne vont pas les suivre ? Les Bleus risquent eux de même perdre ces fameux 5 sous qui manqueraient à la roupie Mauve-Rouge. « Kosion zot pa pou tire » me disait un observateur politique. Quatre jours après la piqure de rappel orange administrée le 1er mai, les quelques partisans qui croient encore en Paul, Navin et Xavier-Luc feraient mieux de revoir leur avenir politique. Leurs leaders sont en train de les mener vers le proverbial « karo kann » de la défaite. Encore une fois.

« PANIK DAN BAZ! »

C’est la panique dans le camp rouge. En cause, l’arrestation de Vimen Sabapati pour trafic de drogue allégué. Ce dernier est un habitué de l’inner circle de Navin Ramgoolam puisqu’il assurait jusqu’à présent la sécurité du leader du Parti travailliste. Oui, hier, jeudi 4 mai, Navin Ramgoolam affirmait à la presse que Vimen Sabapati ne venait plus dans ses sorties publiques « depuis six mois ». La presse aurait dû cependant ne pas s’arrêter à cette déclaration de Ramgoolam !

Où sont les autres questions ? Du genre « Li pa ti avek ou kan ou ti fer depo zerb Square Guy Rozemont le 1er Me ? », « Depi kan ou konn Vimen Sabapati ? », « Ou dir ounn demann li res lwin ar ou depi 6 mwa. Be, ou ti kone ki Vimen Sabapati ti pe fer bann zafer lous alor ? », « Tou dimounn gagn drwa vinn asir ou sekirite ? Ou finn deza fer enn screening lor Vimen Sabapati ? » Ou encore « Akot ou kredibilite ete si la zistis prouve plitar ki Vimen Sabapati enn trafikan ladrog ? ». Et tant d’autres questions qui auraient pu éclairer notre lanterne sur les relations entre Navin Ramgoolam et son « bodyguard ». Espérons que la presse se rattrapera rapidement.

Sinon, comment passer sous silence l’hypocrisie de Paul Bérenger au sujet du commissaire électoral, Irfan Rahman ? Il n’y a pas d’autres mots pour qualifier la position du leader du MMM. Depuis les dernières élections générales et jusqu’à tout récemment toute l’opposition parlementaire, Bérenger en tête, ne cessait de tomber à bras raccourcis sur le commissaire Rahman, l’assommant de critiques sur la gestion du processus électoral. Mais, avant-hier, ce même Bérenger a chanté les louanges d’Irfan Rahman d’une voix très émue. Entre ce virage à 180 degrés et l’attitude « scientifiquement » suspecte de Bérenger il n’y a qu’un pas. Un pas que nous franchissons allégrement tellement on connaît la « réputation » du bonhomme pour certains calculs « scientifiques ».

Les électeurs ne sont pas dupes. On ne peut pas, on ne peut plus faire confiance à Paul Bérenger et à Navin Ramgoolam. Encore moins à Xavier-Luc Duval, qui est en train de dilapider les dernières cartouches du PMSD. On ne peut plus être tenu en otage par des leaders dépassés, incohérents, amnésiques, et qui nous prennent pour des idiots. Entre une équipe gouvernementale qui avance et qui travaille malgré les diverses contraintes socioéconomiques mondiales et trois partis qui n’arrivent même pas à conclure une alliance électorale parce que trop occupés à palabrer sur qui va occuper telle ou telle fonction ou qui aura la plus grosse part du gâteau, il n’y a pas photo. La preuve en a été faite le 1er mai à Vacoas.

Sunil Gohin                                   

CEO de Wazaa FM et d’Inside News

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