Des pyromanes sont à l’œuvre. Des gens essaient de porter atteinte à la paix et à l’harmonie qui règnent dans notre pays. Maurice, selon le World Happiness Report 2022 (créé par les Nations-Unies en 2012), se classe à la 52e place (et à la première place en Afrique) sur 146 pays. Oui, il fait bon vivre à Maurice, n’en déplaise à certains esprits mesquins. Oui, la situation aurait pu être meilleure pour bon nombre de nos compatriotes. Mais, depuis l’Indépendance en 1968, nos dirigeants politiques et économiques ont tout fait pour que le pays ne sombre pas dans les conflits, les guerres, les catastrophes en tous genres qu’ont connus nos voisins africains et d’autres pays en voie de développement. On peut dire qu’ils y sont arrivés, tant bien que mal.
À Maurice, on vit en paix. Cela, en dépit de nos différences, qu’elles soient culturelles, religieuses, ou ethniques. Malgré nos différences d’opinions, nos appartenances politiques, nos modes de vie, nos valeurs ou nos coutumes plurielles. On peut même dire que ce sont ces différences qui nous unissent. Ce sont nos différences qui font que nous sommes un exemple pour le monde en termes de pays heureux, paisible et où il fait bon vivre. Nous n’avons qu’à voir le nombre de visiteurs étrangers, de touristes, d’expatriés qui viennent nous rendre visite chaque année et qui même, pour beaucoup, veulent rester à Maurice pour y vivre, étudier et travailler.
Ce melting-pot géant qu’est Maurice est cependant fragile. Fragile car il a de tout temps existé des esprits chagrins, des fauteurs de troubles, des partisans de la violence, des empêcheurs de tourner en rond qui n’aiment pas voir les Mauriciens vivre en paix et en harmonie. Ces pyromanes n’ont jamais hésité à vouloir mettre le feu à notre fragile tissu social. Certains sont à l’œuvre actuellement. Ils fréquentent toutes les couches de notre société, toutes les composantes de notre population, même si, pour le moment, ils semblent minoritaires. Ces pyromanes profitent de la moindre étincelle pour chercher à allumer un feu « communal », un feu divisionniste, un feu qui, ils l’espèrent, va pousser les Mauriciens à se soulever les uns contre les autres. Ces pyromanes veulent que « nou bann » se soulèvent contre « zot bann ».
Chers compatriotes, il ne faut pas qu’on cède au jeu malsain de ces antipatriotes. Rien de bon ne sortira d’un conflit entre voisins, entre amis de longue date, entre parents sous prétexte qu’il leur faut protéger telle ou telle religion, ou telle ou telle culture. Nous sommes en démocratie. Il y a des institutions, des lois, des autorités compétentes et dédiées qui sont là pour veiller au bon fonctionnement de notre démocratie. Personne n’est habilité à se faire justice soi-même. Si nous nous estimons lésés sur quelque chose, il y a des mécanismes spécifiques vers lesquels nous pouvons nous tourner pour chercher réparation.
Dieu est assez Grand pour se défendre Lui-même. Il n’a pas besoin de nous pour le faire. Contentons-nous de suivre Ses principes et Ses préceptes, cela peu importe la religion que nous suivons, peu importe nos croyances, peu importe notre mode de vie. Soyons plutôt de bonnes personnes, de bons parents, de bons enfants. Soyons avant tout de bons citoyens, de bons patriotes. Notre pays est fragile. Nous n’en avons qu’un seul. Un rien peut l’embraser, l’enflammer (rappelons-nous de février 1999 ou des bagarres raciales de 1967). Alors, respectons-nous et aimons-nous les uns les autres. Dans l’ordre et la paix.
Sunil Gohin
CEO de Wazaa FM et d’Inside News
Patriotisme : respectons-nous les uns les autres
