PROTECTION DES ENFANTS : Confiance abusée, enfance maltraitée

La place d’un enfant de moins de 18 ans est à l'école...
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6 000. C’est, en moyenne, le nombre d’abus de diverses formes commis sur des enfants, chaque année à Maurice. Soit autour de 500 cas par mois. Encore, ce sont là des chiffres officiels de cas d’abus rapportés aux autorités. De ce nombre, en moyenne, un cas d’abus sexuel sur mineur est dénoncé quotidiennement à la police. Pour chaque agression envers un enfant, combien de cas ne sont pas rapportés ? Le récent cas d’allégations d’abus sexuels sur au moins trois enfants scolarisés dans une école spécialisée à Beau-Bassin interpelle. Comment assurer la protection de nos enfants contre des agresseurs, des prédateurs, des malfaiteurs en tout genre ?

Le gouvernement, la police, les autorités et autres organismes responsables font tout pour s’assurer que l’enfant soit protégé, ses droits respectés et son intégrité défendue. C’est ainsi que le gouvernement, à travers le ministère de l’Égalité des genres et du bien-être de la famille, a fait voter le Children’s Bill, le Children’s Court Bill et le Child Sex Offenders Bill en décembre 2020. Ces lois ont été promulguées en décembre dernier. Ces cadres juridiques visent à mieux protéger les enfants. Ces lois placent aussi l’enfant devant ses responsabilités, le cas échéant.
Promulgation des lois en faveur des enfants

Ainsi, en accord avec la Convention sur le droit de l’enfant, un enfant est défini comme une personne qui a moins de 18 ans. Ces nouvelles lois prévoient des pénalités et des termes d’emprisonnement plus sévères pour tous les types d’abus sur un enfant. Pour les autorités, telle l’Ombudsperson for Children, la place d’un enfant de moins de 18 ans est à l’école. C’est ainsi que l’âge légal du mariage est désormais fixé à 18 ans et qu’aucun mineur n’a le droit de vivre en concubinage. Si quelqu’un est au courant d’un cas d’abus sur enfant mais ne le dénonce pas, cette personne risque une amende allant jusqu’à Rs 200 000 et une peine d’emprisonnement ne dépassant pas cinq ans. Il est aussi prévu que des enfants peuvent témoigner en cour par visio-conférence, sans être vus par leurs agresseurs. Provision aussi faite pour que des prédateurs sexuels et autres agresseurs d’enfants aient leurs noms et adresses disponible sur un registre au bureau du commissaire de police. Ces cadres légaux sont là pour mieux protéger les enfants contre des abus physiques, sexuels, émotionnels ou psychologiques, de même contre des maltraitances ou des négligences.

Les droits des enfants

Ceci dit, outre cet arsenal juridique et policier, la société civile a aussi un devoir de protection envers les enfants. Les adultes ne doivent pas user de leur position de force pour profiter de la faiblesse des enfants. Par exemple, le « simple » fait de forcer un enfant à travailler, avec ou sans rémunération, est un abus. Dans les écoles, le « bullying », les brimades et persécutions, le racket et le harcèlement sont aussi des abus. Souvent ce sont d’autres enfants qui en sont les auteurs. La loi prévoit désormais qu’un enfant est responsable de ses actes à 14 ans

Les enfants les plus vulnérables, comme ceux qui sont tout petits, qui vont dans des crèches ou des écoles pré-primaires, et ceux qui sont admis dans des écoles pour enfants à besoins spéciaux, ont encore plus besoin de protection. Souvent, ces enfants ne peuvent s’exprimer clairement au sujet des abus commis et, comme dans le cas de l’école spécialisée de Beau-Bassin, ils ont en général peur de leurs agresseurs, qu’ils connaissent.

Récemment, une toute nouvelle organisation, la Special Education Needs Authority, a été mise sur pied.

Récemment, une toute nouvelle organisation, la Special Education Needs Authority, a été mise sur pied. Elle veille à la bonne marche du secteur et, en collaboration avec le ministère de l’Éducation, aura certainement un rôle déterminant à jouer pour la protection des droits des enfants admis dans les écoles spécialisées tombant sous sa juridiction.

Rappelons aussi que dans bien des cas, l’agresseur se trouve dans l’entourage immédiat de l’enfant. Cela peut être un parent, un proche, un concubin, un voisin ou un ami de la famille, homme ou femme. D’où une vigilance de tous les instants et une écoute attentive quand les enfants se confient. Toutes les couches de la société sont touchées. Des fois, c’est toute une éducation parentale qu’il convient de refaire, surtout au vu de notre société en perpétuel changement. Une agression d’enfant, de quelconque nature, est une agression de trop.

Sunil Gohin - CEO : Wazaa FM & Inside News

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